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Juifs d’Algérie, les adieux à la terre des aïeux

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Dans une BD, Benjamin Stora et Nicolas Le Scanff retracent l’histoire millénaire d’une communauté qui dût s’exiler en 1962.
publié le 1er décembre 2021 à 20h37

Benjamin Stora n’en finit pas de raconter l’Algérie, pas moins de quarante ouvrages en quarante ans, et on ne s’en lasse pas. Né lui-même dans la communauté juive de Constantine en 1950, cet historien a vécu de près la guerre d’Algérie et le départ des Français, juifs ou non. Alors que l’on s’apprête à célébrer les soixante ans de la signature des accords d’Evian qui, en mars 1962, ont marqué la fin d’une guerre qui continue à receler des taches d’ombre, Stora a entrepris de raconter, avec l’illustrateur Nicolas le Scanff, une Histoire dessinée des juifs d’Algérie, de l’Antiquité à nos jours, qui prolonge son Histoire dessinée de la guerre d’Algérie, publiée en 2016 avec Sébastien Vassant. Très didactique, cette bande dessinée peut être lue à tout âge et balaie aussi bien les traditions religieuses et culturelles que les grands moments politiques qui ont jalonné la vie des juifs en Algérie.

Le décret Crémieux

Alors qu’il numérise des photos de famille, un jour de septembre 2019 à Sarcelles, David, un adolescent descendant de juifs des Aurès, tombe sur le portrait, peint en 1878, d’une «jeune femme indigène» d’Algérie. Il s’agit de Bellara, la grand-mère de son arrière-arrière-grand-père Nathan, le seul portrait de famille qui subsiste de cette époque, 1878, huit ans après le décret Crémieux adopté par la