Au moment de m’atteler à la rédaction de ce texte, me vient à l’esprit un film épatant de Julien Duvivier, la Fête à Henriette. A cause du prénom délicieusement désuet et de la syntaxe peu académique du titre, caractéristique d’un parler populaire. Mais aussi parce qu’un livre d’Henriette Walter, c’est toujours un peu la fête. Le dernier en date ne fait pas exception.
Le projet est simple et vertigineux : raconter comment les humains ont choisi tel mot pour désigner telle chose. Construit en trois parties (la nature, les créations matérielles, la fabrique des idées), elles-mêmes découpées en chapitres (le corps humain, l’argent, l’écriture…), l’ouvrage est conçu, dans un souci pédagogique, selon un «semblant de logique», pour reprendre les termes malicieux du critique d’art Hector Obalk, fils de l’autrice, qui signe la préface.
Devinettes, chansons et romans
Mais le plaisir pris par le lecteur est bien celui d’un touriste flânant au pays des mots, conduit par une guide érudite et fantasque qui, entre deux listes de vocabulaire (388 noms donnés aux chaussures, de Knep à clap-clap, Wal