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Comment ça s'écrit

Karl Ove Knausgaard, produits de saison

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Comment ça s'écrit ?dossier
Karl Ove Knausgaard. (Thomas Waagstroem)
publié le 28 août 2021 à 4h56

«Puis nous reviendrons à Malmö pour aussitôt prendre la voiture et nous rendre dans notre maison, et pendant tout ce temps, je savourerai, je savourerai vraiment l’idée que je ne suis plus écrivain.» C’est par cette phrase que s’achevait, il y a un an, la traduction française de Fin de combat (qui vient de reparaître en Folio), sixième et dernier tome de Mon combat, cette épopée autobiographique dont le succès mondial a rendu célèbre Karl Ove Knausgaard. On pouvait alors croire qu’on n’entendrait plus reparler avant un moment de l’écrivain norvégien né en 1968 – ni de sa femme, de ses enfants et des moindres détails de son existence. Mais Fin de combat était paru en Norvège en 2011 et Knausgaard y a déjà publié depuis 2015 une autre série dont le premier tome est aujourd’hui traduit en français : En automne, tandis que Denoël annonce trois autres volumes (En hiver, En été et Au printemps). On peut savourer le fait de ne plus être écrivain, mais il faut croire que la saveur de l’être est encore meilleure.

Et, écrivain, qu’on l’apprécie ou non (il suscite parfois une franche hostilité par le total inintérêt apparent de ce à quoi il consacre de multiples pages), Knausgaard l’est incontestablement. Loin des développements infinis de Mon combat, En automne, qui comporte des illustrations de Vanessa Baird et se présente comme un recueil destiné à une de ses nouvelles filles à naître, est constitué d’une soixantaine de brefs te