Arrivée à Paris la veille au soir, Katrín Jakobsdóttir doit filer dans quelques heures en Espagne pour participer à un sommet européen et pourtant la Première ministre islandaise, ce 4 octobre, ne montre aucun signe de stress ou d’impatience. Elle est là pour parler de Reykjavik, le polar qu’elle vient de publier avec son compatriote et ami Ragnar Jónasson, et elle est manifestement heureuse de cette parenthèse dans un quotidien surchargé. Avec ses grandes lunettes et ses cheveux châtains détachés sur les épaules, elle a l’air d’une ado et pourtant, à 47 ans, elle dirige depuis 2017 son pays sans heurts, ou presque. Ecolo, féministe, pacifiste (l’Islande n’a pas d’armée), elle considère qu’aucun pays n’en fait assez pour lutter contre le dérèglement climatique mais croit dur comme fer dans les nouvelles technologies pour l’affronter. Et elle a su gérer la pandémie comme peu de chefs d’Etat (le taux de létalité dans le pays a été un des plus bas au monde) tout en utilisant le confinement pour écrire. Katrín Jakobsdóttir aime les polars car ils la rassurent : «Cela commence par un meurtre, l’angoisse, le chaos et à la fin l’ordre est rétabli, on est soulagé.» Et elle s’y connaît, elle qui a consacré sa thèse de littérature, en 2004, à l’auteur islandais de polars le plus célèbre de la planète… Arnaldur Indridason. Lui aussi écrivain à succès en Islande, mais d’une autre génération (il a 47 ans), Ragnar Jónasson a traduit quatorze romans d’Agatha Christie de l’ang
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Katrín Jakobsdóttir, quand les polars rassurent
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Rencontre à Paris avec la Première ministre islandaise, coautrice avec Ragnar Jónasson de «Reykjavik».
Reykjavik, avril 2014. (Johann Rousselot/Signatures)
Publié le 13/10/2023 à 13h15
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