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Libération
Récit

«La Chambre d’Orwell», laboratoire sauvage de «1984»

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Jean-Pierre Perrin a parcouru l’île de Jura en Ecosse où l’auteur s’était reclus, à la fin de sa vie, pour écrire son célèbre roman d’anticipation.

L’ancienne maison d’Orwell sur l’île de Jura. (Konrad Borkowski/Avalon. Aurimages)
Publié le 29/10/2025 à 17h32

L’île de Jura, à l’ouest de l’Ecosse, est l’un de ces paradis infernaux où le temps, les éléments, l’isolement, les tourbières, les lochs gelés en hiver, découragent quiconque de s’y installer, tout en étalant une beauté et une nudité qui font rêver du contraire. C’est là-bas, de mai 1946 à janvier 1949, que George Orwell, de son vrai nom Eric Blair, vécut pour écrire son dernier et célèbre roman, 1984. Il n’en est parti que pour des séjours en sanatorium ou à Londres, et, finalement, pour mourir, le 21 janvier 1950, à 46 ans, de la tuberculose. En automne, écrit Jean-Pierre Perrin, parti sur les traces de l’écrivain, «le temps est digne du cap Horn, avec un vent à briser les bois des grands cerfs rouges qui abondent dans l’île. A peine ai-je posé un pied sur l’île que les rafales surgissent du grand large et frappent en pleine face de telle sorte qu’il faut, au plus fort de leurs coups, quand on se laisse surprendre en rase campagne, s’accrocher au pied d’une clôture pour tenir debout.» Cette île de