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«La Chose dans la cave», le labyrinthe du terrifiant

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Psychiatre, David H. Keller a aussi été un nouvelliste ambigu et puissant, mettant en scène la folie dans la lignée d’un Edgar Poe.
Image d'illustration. (Ralf Hiemisch/Getty Images)
publié le 26 mars 2024 à 15h46

«On le trouva dans la chambre auprès de sa femme, un peu interdit, un peu désorienté mais par ailleurs tout à fait normal en apparence. Il ne fit pas le moindre effort pour dissimuler son acte, pas plus que pour lâcher le couteau qu’il tenait et pour enlever les morceaux de chair placés dans la malle.» Le début de «la Morte», l’une des quatre nouvelles du recueil la Chose dans la cave, dit bien l’art du terrifiant manié par son auteur, le rare David H. Keller, que «L’Arbuste véhément», la collection de poche des éditions de L’Arbre vengeur, nous offre de redécouvrir.

Qui était David H. Keller, né en 1880 et mort en 1966, pourvoyeur rare mais goûteux de quelques magazines pulps dont Weird tales et Amazing stories, desquels sont tirées ces quatre nouvelles ? D’abord biologiste, il devient neuropsychiatre et exerce à ce titre dans les rangs de l’armée américaine pendant la Première Guerre mondiale. De quoi sans doute gagner l’expérience de la folie humaine qui le poussera à prendre la plume ? «Toutes les fois qu’il lui arrive de décrire un infirme, un fou, un dégénéré, on entrevoit derrière l’aisance et la vraisemblance du récit la solide documentation du psychiatre et du clinicien», écrira Régis Messac, qui le fit découvrir en France. En 1926, il commence à écrire et à publier. Hugo Gernsbach, éditeur de Amazing stories remarque son talent et vante sa profondeur psychologique, laquelle, soyons justes, n’était pas to