C’est un bateau amarré à Porquerolles qui a donné son nom à la revue de poésie la Délirante. Créée en 1967 par le poète et romancier d’origine libanaise Fouad El-Etr, elle agrégea jusqu’à l’automne 2000 des auteurs et des artistes à «contre-courant» de l’abstraction alors toute puissante. L’Escalier de la rue de Seine revient sur cette aventure qui dériva vers l’édition de livres. Et on comprend que la Délirante est aussi une forte histoire d’amitiés. La relation de Fouad El-Etr avec le peintre Sam Szafran y apparaît comme un pilier. Ce livre est un hommage à l’artiste mort en 2019 à Malakoff qui bénéficia en 2022 d’une grande exposition à l’Orangerie.
Quand on fonde une revue, on peut même établir des factures de façon poétique, écrit Fouad El-Etr, qui lorsqu’il crée la Délirante a 25 ans. Et c’est deux ans après sa rencontre avec Sam Szafran que le jeune homme, plus ou moins attaché culturel à l’ambassade du Liban, se lance. L’ami peintre dessinera la première couverture, donnera des dessins pour financer le projet, il bénéficie déjà d’une bonne notoriété grâce à la célèbre galerie