On est toujours tenté de donner un sens particulier à une œuvre posthume, a fortiori si elle s’appelle la Deuxième Vie. Philippe Sollers est mort le 5 mai 2023 à 86 ans. Le livre qui paraît aujourd’hui reproduit la première page manuscrite du texte, datée par l’auteur du 27 septembre 2021. Julia Kristeva, dans sa postface «le Vivace aujourd’hui», écrit d’abord que «le cahier vert avec le manuscrit de la Deuxième Vie ne le quittera pas tout au long du parcours médical», et, ajoute la veuve de Philippe Sollers (ils se sont mariés en 1967) : «Le 10 mars 2023, rétabli à la maison, il trace cette maxime, en pressentant, sans le savoir encore, qu’elle serait finale : “Si le néant est là, il est là, en train de voir le monde éclairé par un soleil noir”». Julia Kristeva s’est auparavant souvenue «de l’étymologie fantaisiste que Sollers invente au mot “néant” : “une façon qu’a le participe passé du verbe “naître” de fréquenter une certaine inquiétude du participe présent” (Théorie des exceptions, 1986)». Avec ses pages blanches et la postface – et les cinq pages «Du même auteur» –, la Deuxième vie comprend 80 page
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«La Deuxième Vie» : Philippe Sollers, jusqu’à la dernière ligne
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Philippe Sollers en 2002. (Ulf Andersen/Aurimages. AFP)
par Mathieu Lindon
publié le 15 mars 2024 à 11h33
Enquête Libé
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