Menu
Libération
Polar

«La Fin du Sahara» de Saïd Khatibi : ce qu’ils savent de Zakia

Réservé aux abonnés

L’Algérien, dans son premier livre traduit en français, offre un polar foisonnant qui nous emmène aux portes du désert où le cadavre d’une chanteuse d’hôtel est retrouvé dans une ruelle.

Dans le Sahara en Algérie. (RHPL. Col. Christophel)
Publié le 22/06/2025 à 9h21

Retrouvez sur cette page toute l’actualité du polar et les livres qui ont tapé dans l’œil de Libé. Et abonnez-vous à la newsletter Libé Polar en cliquant ici.

L’intrigue de ce polar est formidable. Nous sommes en Algérie en 1988 dans une petite ville aux portes du désert. Les premières phrases donnent le ton : «On m’appelle Ibrahim, Braïhoum ou Briha. Ici, peu importe le nom que tu portes. Ce matin-là, j’ai été réveillé par les braillements d’un marchand de vaisselle ambulant. J’ai marmonné une prière pour que Dieu lui colle une aphte sur la langue.» On y est, on entend les criquets s’agglutiner sur les maigres cultures, on sent presque la poussière coller à la peau, les odeurs de charogne remonter des tas d’ordures et les effluves de café baigner des ruelles plongées dans la torpeur. Ibrahim vend ou loue des cassettes pour adultes qu’il empaquette dans du papier journal pour éviter de mettre ses clients dans l’embarras. Sa mère, ça la rend folle : «- Y a plus de café ? J’ai demandé à maman en soupirant. - Y a de la mort-aux-rats, elle a répondu en continuant à étendre le linge dans la cour. Maman ne mâchait pas ses mots ; ça devait être sa rage de dents qui la reprenait.»

Dans ce décor de Paris-Texas algérien, au milieu des buis