Menu
Libération
Nouvelles

«La Forme et la couleur des sons» de Ben Shattuck, jours d’harmonie

Article réservé aux abonnés
Le cahier Livres de Libédossier
Un recueil de nouvelles réglées selon une forme musicale du XVIIIe siècle.
A Newport, Rhode Island, été 1960. (The Estate of David Gahr/Getty Images)
publié le 25 avril 2025 à 11h58

Tout le monde connaît Ennis et Jack, les deux cow-boys amoureux de Brokeback Mountain, mais tout le monde ne sait pas qu’avant d’être un film d’Ang Lee avec Jake Gyllenhaal et Heath Ledger ce fut une nouvelle publiée dans le New Yorker en 1997 par l’Américaine Annie Proulx, et qu’avant donc d’être un long-métrage de 2 h 14 la triste love story tenait en une cinquantaine de pages. Au bout du compte, comme d’aucuns s’en souviennent, il ne restait à l’un des deux protagonistes qu’à pleurer dans une chemise au souvenir suspendu de quelques beaux étés, avec à l’esprit (pour le lecteur et spectateur du moins) le sentiment d’avoir vu deux personnes passer à côté l’une de l’autre. Ainsi le texte de Brokeback Mountain racontait-il quelque chose de marquant mais de très bref, quelque chose qui, à cette époque-là, dans ce contexte-ci, n’aurait pas pu être un long roman, n’avait pas la place, pas la possibilité de l’être. En cela, sa forme reflétait son fond : peu de temps, peu de mots.

«Des petites fleurs blanches volettent»

La première des douze nouvelles de la Forme et la couleur des sons de Ben Shattuck évoque