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Mercredi pages jeunes

«La Mandragore de Cristal», quand le conte de princesse tourne à la quête magique

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Avec «Diamant et Emeraude», Stéphanie Benson et Nelly Labère signent le premier tome d’une trilogie fantasy haletante.
(Iuliia Tarabanova/Getty Images)
par Maïa Sieurin
publié le 26 mars 2025 à 13h09

Maryan, une enfant orpheline, vit sur la planète Terra, dans un «kloster», une sorte de monastère réservé aux femmes, jusqu’au jour où un couple de nobles, «Jarl» et «Jarlkona», l’adoptent. Elle part vivre dans leur château et supporte la froideur de sa nouvelle famille grâce au soutien de son amie Lutz. Mais elle doit bientôt quitter ce foyer pour se marier au «duch» de Bois-Satur, qu’elle n’a jamais rencontré. De son côté, maltraité par un père despotique, Kerill se montre distant mais accepte l’union et séduit Maryan. La cérémonie est brutalement interrompue par une attaque sanglante d’une armée d’«AEtermin», provoquant la fuite des personnages. Le premier tome de la trilogie la Mandragore de Cristal nous plonge dans un univers créé de toutes pièces par Stéphanie Benson et Nelly Labère, propre à la high fantasy, mais il n’est pas exempt de tyrans et de violence, non loin du nôtre.

Les premières pages du roman ont des airs de conte merveilleux. «Tu auras des robes plus belles les unes que les autres ! Tu dormiras dans un lit de plumes d’oies plus légères que les nuages ! Tu mangeras des gâteaux au miel et des fruits glacés au sucre !» se réjouit SorYbel, la «sorsaber» qui s’occupe de Maryan au «kloster» avant qu’elle ne soit adoptée. L’ascension sociale du personnage après avoir été accueilli en est également un marqueur, sans oublier le prince charmant, Kerill, et un mariage fastueux. L’ordre règne dans ce monde hiérarchique, même sur le plan de la spiritualité. Un dieu et une déesse se disputent la croyance des hommes et des femmes. «Sur le continent, Byza est le dieu de référence pour beaucoup d’hommes. Ils se sont approprié l’histoire racontée dans le Livre de Za quand Byza, créé par Za mais jaloux de sa toute-puissance, s’est transformé en ours guerrier, sachant que Za ne ferait pas de mal à un animal. Ainsi, il a pu la soumettre et l’obliger à le reconnaître comme son égal.» Toutefois, le récit ne s’arrête pas là et toutes ces certitudes volent en éclat après l’offensive des «AEtermin».

Le monde tel que le connaissaient les personnages n’est plus le même. Tous s’enfuient dans les souterrains du temple où se déroulait la cérémonie et découvrent un mystérieux cristal, convoité par Vuidéor, le chef des «AEtermin». Kerill est fait prisonnier tandis que Lutz et Maryan parviennent à s’échapper et rejoignent son ancien «kloster». Petit à petit, elles mènent l’enquête sous le regard inquisiteur des «sorsaber» : plusieurs cristaux existent et pourraient permettre à la lune de briller à nouveau. A travers cette quête, Maryan prend également conscience «que nous, les femmes, ne sommes pas toujours obligées de suivre les conventions, que nous pouvons être aussi fortes que les hommes». Sa docilité initiale se transforme en détermination. Mais cette évolution n’est pas terminée et un cliffhanger conclut ce premier opus. Il faudra attendre la sortie des deux prochains tomes pour en connaître le dénouement.

Stéphanie Benson et Nelly Labère, la Mandragore de Cristal, tome 1 : Diamant et Emeraude. Syros, 508 pp., 21,95 €. A partir de 13 ans.