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Libération
Essai

La méthode Calmet pour traiter les vampires

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Le médecin légiste et archéo-anthropologue Philippe Charlier présente une réédition du Traité de 1751 ridiculisé par Voltaire.
Illustration du roman «Varney le vampire» de Thomas Peckett Prest (1847). (Fototeca Gilardi. Bridgeman Images)
publié le 28 septembre 2023 à 2h38

Passionné de vampires, Guillermo del Toro, le réalisateur de Pinocchio et du Labyrinthe de Pan, racontait avoir dévoré le Traité sur les apparitions et les vampires à l’âge de 7 ans, son livre préféré sur le sujet. «Il m’a impressionné par son aridité factuelle, expliquait-il en 2009 à Libération. Quelque chose présenté comme réel a un poids différent.» Son auteur, Dom Augustin Calmet (1672-1757), un savant bénédictin du XVIIIe siècle, y recense tous les témoignages, croyances et rituels relatifs aux vampires, aux personnes enterrées encore vivantes et aux revenants. «La méthode Calmet est dangereuse, il accumule les cas, et ne les critique qu’à peine – car plus lui semble superflu, écrit Philippe Charlier, médecin légiste et archéo-anthropologue qui a établi cette édition du Traité. Il a beau conclure avec force son ouvrage que rien ne permet d’être certain de l’existence des vampires, que tout plaide en faveur d’une superstition, rien n’y fait. C’est raté, car il y a trop de faits, même lorsqu’ils sont faux.» Ce livre fascinant, qui