Trois hommes comme tout le monde, trois citoyens au-dessus de tout soupçon. Face à eux, trois femmes impuissantes qui courent pour échapper à la terreur abjecte. La première vient d’être surprise par son mari sorti de prison, alors qu’elle se croyait à l’abri. Il l’avait localisée, espionnée. Il lui tire une balle dans chaque jambe afin de l’immobiliser, puis l’arrose d’essence et met le feu. Les passants interviennent en vain. La seconde est rattrapée par la voiture de son conjoint. Il lui roule dessus. On appelait naguère crimes passionnels ces féminicides. On parlait de drames de la jalousie. Ne l’avait-elle pas en partie cherché, par son comportement provocateur, dont son mari souffrait tellement, celle qui a terminé sa course dans un fossé ? La troisième jeune femme ne meure pas, puisqu’elle est là, elle écrit, enquête, tremble, témoigne, débusque le souvenir, il s’agit de Nathacha Appanah. Claire Devarrieux
La critique de «Libération»
Le premier chapitre de «la Nuit au cœur» de Nathacha Appanah
La pièce imaginaire
Ils ne sont pas entièrement mauvais. S’il existait une manière de les presser pour en extraire un jus, ce jus ne serait pas tout à fait imbuvable, non, parfois sous son amertume empoisonnée il y aurait un arrière-goût de douceu