«Les pièges les plus parfaits ne sont-ils pas toujours ceux que l’on se tend à soi-même ?» Ce constat de Marc Weitzmann s’applique à l’échelle des individus comme à celle des démocraties, les deux étant observés dans la Part sauvage, récit personnel d’une intelligence et d’une densité rares. Journaliste et écrivain, Marc Weitzmann avait écrit en 2018 Un temps pour haïr (Grasset). Il y enquêtait sur les racines des attentats terroristes islamistes et sur l’antisémitisme qui (re)montait en France depuis le début des années 2000. Il relevait le déni face à une haine qui ne s’arrêterait pas de croître. La sauvagerie avait un boulevard devant elle et les démocraties en feraient les frais ; nous y sommes.
La Part sauvage, dont le titre est expliqué littéralement dans les dernières pages et de façon indirecte et diffuse tout au long du livre, compte beaucoup de choses : un p