Comme il n’y a plus aucun film, aucune exposition ou spectacle à annoncer, l’affichage dans le métro est devenu beaucoup plus livresque que d’habitude. Après les Femmes puissantes de Léa Salamé, Rien ne t’efface proclame le retour saisonnier de Michel Bussi, «le maître du twist». Le boomer étourdi se demandera ce que vient faire ici la danse d’antan. Mais non. Le twist est ce renversement de situation sans quoi il n’est pas de série qui tienne, ni, apparemment, de best-seller romanesque. Par exemple, on croit être parti pour une histoire de réincarnation, car rien ne nous étonne, et l’enchaînement de circonstances s’avère rationnel. Ou, du moins, obéit à la logique du roman policier. C’est une affaire de disparition. Un enfant de dix ans se volatilise sur la plage de Saint-Jean-de-Luz. Vingt ans plus tard, au même endroit, la mère du petit disparu, qui est médecin mais qui n’a jamais voulu admettre la noyade de son garçon (pourtant avérée) a un coup au cœur : son fils est là, inchangé. Il ne s’appelle plus Esteban, mais Tom. Même maillot de bain, même tache de naissance, même phobie des abeilles, même connaissance de la langue basque. L’héroïne (Maddi Libéri, mère d’Esteban) déménage de la Normandie, où elle vit, pour l’Auvergne, où habitent Tom et sa mère.
1. Quel est le décor ?
Maddi Libéri est la narratrice. Mais l’auteur donne le point de vue d’autres personnages. Ainsi de l’assistante sociale, essentielle. Michel Bussi lui prête son regard de géographe. «Elle n’a