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«Pourquoi ça marche»

La puissance et la gloire

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Pourquoi ça marche ?dossier
Douze entretiens féministes menés par Léa Salamé.
Léa Salamé, le 12 novembre, à Paris. (Eric Garault/Pasco)
publié le 12 février 2021 à 20h41

Quand Delphine Horvilleur s’est mariée, sa belle-mère «disait autour d’elle : “Mon fils va épouser un rabbin !” Les gens lui répondaient souvent : “Ah bon ? Il y a des rabbins homosexuels ?”» Devenue mère elle-même, Delphine Horvilleur a demandé un jour à son fils de 5 ans ce qu’il voulait faire plus tard. Il a répondu «pompier ou superman». Pourquoi pas rabbin ? Parce que c’est un métier de fille, a dit le petit garçon.

Chacun des entretiens menés par Léa Salamé contient des histoires, des idées. C’est intéressant. Chloé Bertolus, chirurgien et non chirurgienne, Christiane Taubira, Sophie de Closets, Amélie Mauresmo… Elles sont douze Femmes puissantes – titre de l’émission sur France Inter – réunies dans un élégant volume. On en ignorait le succès jusqu’au moment où les couloirs du métro ont été tapissés d’affiches rouges, avec ce slogan qui laisse pantoise : «Le livre qui a déjà inspiré 100 000 femmes».

1. Puissante vous-même ?

Léa Salamé en est une. Née à Beyrouth, elle a connu enfant les nuits de bombardements, couchée dans la baignoire. A 22 ans, elle courait en pyjama dans les rues de New York. C’était le 11 septembre. De son père diplomate et ministre, elle dit dans la préface : «Je lui dois tout. Le vrai féministe de notre famille, c’est lui.» D’où son intérêt pour les pères de ses interviewées, lesquelles, par ailleurs, ne se sentent pas si puissantes que ça.

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