En 1806, Napoléon visite la manufacture d’indiennes que le graveur et imprimeur Christophe-Philippe Oberkampf a créé au sud de Paris, dans le village de Jouy-en-Josas, afin de profiter des eaux industrielles de la Bièvre. L’entreprise a grossi et perfectionné son équipement grâce à l’aide d’un mécanicien britannique. Le battage, étape préalable au lavage des toiles, a été mécanisé au moyen de roues hydrauliques actionnant deux larges battoirs. Au rez-de-chaussée du grand bâtiment, l’impression au rouleau, importée d’Angleterre une dizaine d’années plus tôt, permet de produire 5 000 mètres de toiles par jour, soit le travail moyen de quarante-deux imprimeurs avec les méthodes précédentes.
Au début, la machine fonctionnait à l’aide d’une roue à volant, péniblement mue avec les bras. Mais, quand Napoléon la contemple, ce n’est plus le cas. Un manège actionné par un cheval permet désormais de lui donner un mouvement plus rapide et plus régulier. Comme le note le premier historien de la manufacture de Jouy, sitôt l’Empereur entré, «on donna le signal au cheval du manège, et la toile blanche, entrant d’un côté sous le cylindre gravé, sortit de l’autre imprimée avec une vitesse de sept mètres à la minute».
Christophe-Philippe Oberkampf est aujourd’hui considéré comme un des pionniers de l’industrialisation en France. On n’aurait pas spontanément imaginé que l’une des premières améliorations qu’il a apportée à sa manufacture était l’introduction d’un manège à cheval ! Après 180