Londres, 1945. Londres est pour de longs mois encore une ville misérable. Les magasins sont vides, le charbon manque, les repas sont exécrables. Quand Louise, l’aînée des cousines Cazalet, se rend à New York en 1947, elle se livre à une orgie de beurre et d’oranges pressées. La guerre va-t-elle enfin se faire oublier ? Tel est le leitmotiv qui court dans le quatrième et avant-dernier tome de la Saga des Cazalet, justement intitulé Nouveau Départ. Tous les personnages aspirent à vivre mieux, à vivre avec quelqu’un. Pourtant une autre cousine, Polly, constate : «On a tellement désiré la paix. Mais elle n’a apporté le bonheur à personne, si ?» La génération des parents – trois frères Cazalet – est en proie à divers conflits. Le patriarche, fondateur de l’entreprise de négoce qui assure à la famille son enviable statut, s’efface. Sa femme, la Duche, conserve la «bonté constante et subtile» qui lui permet de tout comprendre. Elizabeth Jane Howard (1923-2014), que les lecteurs français ont découverte avec cette saga, n’est peut-être pas aussi bonne que la Duche, mais elle est aussi subtile.
1 - Est-ce une question de classe ?
Comme il devient difficile de trouver des domestiques, la bourgeoisie apprend à cuisi