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Essai

«La Survie des médiocres» : la théorie de l’homme à l’âge de piètre

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Le cahier Livres de Libédossier
Le darwinisme revu et corrigé par le philosophe Daniel S. Milo à partir de sa théorie de la girafe.
A Samburu, au Kenya. (Eric Lafforgue/Hans Lucas. AFP)
publié le 14 mars 2024 à 8h00

Etonnant livre que la Survie des médiocres dont le titre évoque un polar à la Michel Audiard plus qu’un essai scientifique. Il est dû à un chercheur passionnant, Daniel S. Milo, professeur de philosophie naturelle à l’EHESS, capable d’exposer avec clarté et souvent humour aussi bien les dernières avancées de la biologie que de puiser ses exemples dans Tristram Shandy, Montaigne ou Pascal. Qu’on se rassure, il a eu soin de glisser ici et là des «pauses jargon» à l’usage des darwiniennes victimes des sections littéraires.

Milo revient sur la théorie de Darwin, son sujet d’études depuis toujours. Si l’évolution des espèces est l’intuition géniale qui a totalement bouleversé la science, la lutte pour la vie, à savoir le principe qui voit la victoire du plus apte, réclame selon lui quelques correctifs. Son premier témoin est une girafe, non la célèbre Sophie, mais celles qui ont été exposées au XIXe siècle, aussi bien en France qu’en Angleterre et dont le nom vient de la version grecque de la Bible. Face à un animal inconnu des traducteurs, ceux-ci la baptisèrent «kamelopardalin» qui deviendra «Giraffa camelopardalis», une fusion entre chameau et léopard. Etudiée par L