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Littérature

L’académie Goncourt dévoile sa première sélection de 15 romans, dont celui d’Emmanuel Carrère

Six autrices et neuf auteurs font partie de la première liste révélée ce mercredi 3 septembre, en vue du prix décerné le 4 novembre.

Tous les ans, le prix est décerné au restaurant Drouant, au centre de Paris. (Magali Cohen/Hans Lucas. AFP)
Par
Eliott Lerat
AFP
Publié le 03/09/2025 à 14h52, mis à jour le 03/09/2025 à 16h57

Parmi cette sélection de 15 romans, l’un succédera à Houris de Kamel Daoud, lauréat du Goncourt 2024. Mais lequel ? Dans la liste dévoilée ce mercredi 3 septembre, figurent Kolkhoze d’Emmanuel Carrère, la Nuit au cœur de Nathacha Appanah, l’Adieu au visage de David Deneufgermain, Où s’adosse le ciel de David Diop, Un amour infini de Ghislaine Dunant, la Collision de Paul Gasnier, Passagères de nuit de Yanick Lahens, le Bel obscur de Caroline Lamarche, Tambora de Hélène Laurain, le Nom des rois de Charif Majdalani, la Maison vide de Laurent Mauvignier, le Crépuscule des hommes de Alfred de Montesquiou, Perpétuité de Guillaume Poix, Tressaillir de Maria Pourchet, et Un frère de David Thomas.

Considéré comme l’un des favoris pour succéder à Houris, le roman d’Emmanuel Carrère Kolkhoze (P.O.L) est l’un des nombreux romans de la rentrée littéraire dont la mère est le sujet. Il relate la vie d’Hélène Carrère d’Encausse qui, après son décès en 2023 à 94 ans, avait reçu un hommage national aux Invalides après une vie consacrée à l’étude de l’Union soviétique puis à l’Académie française, dont elle a été la secrétaire perpétuelle.

L’année passée, le roman décoré de Kamel Daoud avait fait grand bruit, notamment du fait de la polémique liée à une allégation de pillage de l’histoire d’une femme algérienne pour l’écriture de son livre. Le premier lauréat algérien du Goncourt s’est défendu de ces accusations, mais a appris être visé par deux mandats d’arrêts internationaux provenant d’Algérie.

Le gagnant annoncé en novembre

Dans un contexte de rentrée littéraire foisonnante, avec plus de 500 romans publiés entre août et octobre, la guerre fait rage du côté des éditeurs, bien qu’une domination se soit dessinée au fil des 122 années d’existence du prix. Gallimard s’impose dans ce classement, avec 39 Goncourt empochés, soit presque un sur trois. Grasset (17) et Albin Michel (12) complètent ce podium. Seuls les auteurs et autrices ne peuvent s’adonner au petit jeu du cumul des prix : il ne peut être décerné qu’une seule fois dans la carrière d’un écrivain. Le seul double lauréat à avoir contourné la règle fut Romain Gary, qui a mystifié le jury en publiant La Vie devant soi sous le pseudonyme d’Emile Ajar.

Faire partie de la liste des 15 garantit déjà une certaine exposition, mais elle est destinée à se resserrer. Les dix membres de l’académie Goncourt réduiront le nombre des finalistes à huit puis à quatre les 7 et 28 octobre. Avant de décerner le prix, le 4 novembre, au restaurant Drouant, en plein centre de Paris, selon une tradition bien établie.