«Prière d’éteindre votre téléphone portable avant d’entrer dans le cabinet. Merci» L’affiche était placardée sur la porte de ce fameux cabinet éphémère de la rue de Turenne, à Paris. On se rend chez le coiffeur ou le médecin, alors pourquoi pas chez le déverseur si on a besoin d’un poème comme d’une coupe ou d’un médicament. Le premier recueil d’Arthur Teboul paru il y a un an, le Déversoir, s’impose comme le plus grand succès en grand format poésie de ces dernières années, avec 26 000 exemplaires vendus à ce jour. Il sort en poche dans une nouvelle collection «Poèmes» chez Pocket et Arthur Teboul revient avec l’Adresse, après avoir ouvert son déversoir sur rue et écrit à la chaîne en consultation. Une autre des vies du chanteur du groupe Feu ! Chatterton, référence à un poète anglais du XVIIIe siècle, qu’on a vu récemment interpréter l’Affiche rouge lors de l’hommage à Missak et Mélinée Manouchian. «L’Adresse», au titre qu’on peut, lui, interpréter dans les deux sens – le lieu et le don écrit à l’autre (voire l’habileté ?) – a démarré sur une première semaine à 1 600 exemplaires écoulés.
1) Qu’est-ce qu’un poème en présence ?
En tête-à-tête. C’est une déclinaison de l’écrivain public. Le rendez-vous se prend sur deversoir.fr. Sur place, une vitrine, une plaque en étain à l’entrée, un bureau, deux chaises. Plutôt que de ciseler ses phrases solo, le parolier