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L’affaire Martin Kowal, au plus noir des années 70

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Ancien journaliste spécialisé dans les affaires politico-financières, Eric Decouty nous entraîne dans les méandres des compromissions politiques de la France de Giscard avec les dictatures sud-américaines.
Manifestation en soutien au «Mères de la place de mai» devant l'ambassade d'Argentine à Paris, le 4 octobre 1979. (Daniel Simon/Gamma)
publié le 5 décembre 2023 à 11h44

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Martin Kowal est un drôle de flic. Ce jeune inspecteur des renseignements généraux plonge facilement le nez dans la poudre à la nuit tombée quand son mal-être le submerge. Fils d’un flic qui a disparu après avoir été accusé d’appartenir à l’OAS, il est sans cesse partagé entre l’amour qu’il ne peut s’empêcher d’éprouver pour celui qui l’a élevé seul après la mort de sa mère et la honte d’être le rejeton d’un homme aussi peu recommandable. La vie de ce grand escogriffe blond et maigre, qui peine à trouver un sens à son travail, va prendre une autre tournure quand, le 11 mai 1976, l’ambassadeur de Bolivie est assassiné en pleine rue. Du jour au lendemain, sa hiérarchie le propulse à la tête du groupe chargé d’identifier les mystérieuses Brigades internationales qui ont revendiqué l’attentat. Pourquoi lui ? Pourquoi pas Hastricht, le commissaire des RG, son ennemi juré qu’il soupçonne d’avoir dénoncé son père autrefois ? C’est ce qu’il ne cesse de se demander, son parcours n’étant marqué par aucun fait d’armes particulier. Ce qui est sûr, c’est que le gouvernement veut aller vite. Il redoute plus que tout ce terrorisme d’extrême-gauche venu d’Amérique latine où des dictateurs sans foi ni loi emprisonnent, torturent et tuent à tour de bras.

Grâce à un de ses indics, Kowal va identifier très vite des membres des Brigades internationales qui vont