Menu
Libération
Jeudi polar

«L’Affaire Midori» de Karyn Nishimura : «J’aime le Japon et c’est pour ça qu’il me rend triste»

Article réservé aux abonnés
Dans un roman où presque tout est vrai, la correspondante à Tokyo de «Libération» et Radio France aborde nombre de tabous nationaux, dont la catastrophe de Fukushima, l’infanticide et la peine de mort.
«Quand il vous arrive quelque chose d’aussi énorme que la tragédie de Fukushima, ça ne compte pas devant un tribunal. Or qui y a-t-il de plus traumatisant que cette tragédie ?» s'interroge Karyn Nishimura, autrice de «l'Affaire Midori». (David Guttenfelder/AP)
publié le 15 février 2024 à 7h50

Abonnez-vous à la newsletter Libé Polar en cliquant ici.

L’Affaire Midori, écrit par la journaliste Karyn Nishimura, est un passionnant roman noir où presque tout est vrai. Midori, accusée d’avoir tué ses enfants, est le mix de plusieurs personnes croisées par l’autrice au cours de ses enquêtes dans les tribunaux japonais. Mais elle n’en est que plus vraie et plus tragique encore, avançant dans une vie composée d’une «succession de petites choses injustes».

Midori est une criminelle qui vit dans un pays où la peine de mort est plébiscitée et reste appliquée régulièrement. Au-delà du geste monstrueux de la jeune femme, l’objectif de Karyn Nishimura, correspondante au Japon pour Libération et Radio France, est de faire comprendre les raisons qui l’ont amenée au crime et de décrire le monde qui entoure cette jeune femme seule, démunie, secouée dans sa jeunesse par la tragédie de Fukushima dont aucun Japonais ne se remettra jamais. A travers la compassion qui s’en dégage, la construction et la force du point de vue, l’Affaire Midori est un livre bouleversant qui en dit long sur le fonctionnement de la justice de ce pays.

Vous êtes journaliste, mais sur la couverture de l’Affaire