Au trente et unième jour après la naissance de son fils, Alejandro Zambra, qui a alors 42 ans, écrit : «La naissance d’un enfant annonce un vaste futur dont nous ne ferons pas totalement partie.» C’est une lapalissade qu’il n’est pas inutile de rappeler et c’est une bonne nouvelle : quoi de plus désespérant qu’un futur qui ne nous survivrait pas ? L’écrivain chilien cite alors un texte de Julio Ramón Ribeyro, écrivain péruvien dont l’extraordinaire journal, la Tentation de l’échec, n’a toujours pas été traduit : «Sa dent qui pousse est celle que nous perdons ; le centimètre qui le grandit celui qui nous rapetisse ; les lumières qu’il acquiert, celles qui s’éteignent en nous ; ce qu’il apprend, ce que nous oublions ; et l’année qui s’ajoute est celle qui, chez nous, est soustraite.»
Littérature
«Langue paternelle» d’Alejandro Zambra : père persévérant
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Dans le roman de l’auteur chilien, l’apprentissage parental d’un homme élevé au coca et au foot, pendant les cinq premières années d’existence de son fils.
L'écrivain Alejandro Zambra,chez lui à Colonia San Miguel Chapultepec, à Mexico, en 2022.
Publié le 16/05/2025 à 14h21
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