Quarante ans après, Dan Franck passe aux aveux. Il inscrit en plein jour des événements restés jusque-là dans l’ombre. Son livre titré factuellement l’Arrestation raconte son interpellation en mars 1984, sa mise en examen et son incarcération en préventive pendant quarante jours pour association de malfaiteurs en lien avec Action directe, et sa condamnation à dix-huit mois de sursis. Son nom faisait partie des accusés des procès des années 80. L’écrivain n’en avait jamais plus parlé, à part à ses proches. Wikipédia, en deux phrases dans sa bio, avait rouvert le puits en 2016. Avant, «il n’y avait rien là-dessus, sur ce ça qui m’attaque régulièrement depuis trente-trois ans, comme un cancer dont je n’aurai jamais raison.» Il avait voulu oublier le ça et, en même temps, écrire sur le ça avait trotté dans sa tête toutes ces années. «Si tu ne veux pas en avoir pour dix ans avec cette histoire, écris un livre», lui avait dit Françoise Verny, grande gueule de l’édition française.
Dan Franck avait été conduit à la prison de la Santé le jour de ses 32 ans, laissant orphelins le banquet et les amis prévus chez lui pour une sévère cellule d’isolement. Le jour de sa sortie, le 26 novembre 1984, c’est l’anniversaire de Françoise Verny, et il déboule en pleine soi