«Si je n’étais pas hongrois et que je pouvais choisir ma langue maternelle, je choisirais probablement le hongrois, car une langue aussi fragile et féerique que le hongrois, je n’en connais pas», raconte László Krasznahorkai.
Joëlle Dufeuilly, traductrice française de l’écrivain hongrois, répond à deux questions (posées par elle-même).
1. Pourquoi le hongrois ?
La réponse sera très courte : je ne sais pas pourquoi j’ai choisi d’apprendre le hongrois. Une chose, en revanche, est sûre, je ne le regrette pas. Cette langue est comme un trésor secret que se partagent quelques privilégiés, dont j’ai la chance de faire partie, à travers le monde. Une langue libre, souple, ludique, créative et musicale, qui explique en grande partie la vitalité et la grande qualité et diversité de la littérature hongroise.
2. Pourquoi László Krasznahorkai ?
Ma rencontre avec László Krasznahorkai (l’homme et son œuvre) a eu lieu en 1996, suite à un défi que m’avait lancé mon professeur de hongrois, Thomas Szende, qui, pour me punir gentiment de mon impertinence (je lui avais dit que les textes qu’il m’ava