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Entretien

Laura Vazquez, écrivaine : «Soit on donne tout, soit ce n’est pas la peine»

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Rencontre chez elle, à Marseille, avec la poétesse et romancière à l’occasion de la sortie des «Forces», la traversée des mondes d’une jeune femme en rupture avec l’ordre social.
Laura Vazquez à Marseille le 18 août. (Yohanne Lamoulère/Tendance Floue pour Libération)
publié le 22 août 2025 à 16h22

A la toute fin de la Main de la main (Cheyne), le recueil qui lui valut en 2014 le prix de la Vocation, on lisait ces lignes : «Il va falloir marcher un grand kilomètre, un grand temps, un grand calendrier, un kilomètre et je me tends, je me tords. Personne ne ramasse ma langue, mon bout de chair que j’aime. Ma langue.» Ainsi Laura Vazquez, dont le nom était déjà apparu dans des revues de poésie, en quelque sorte s’engagea-t-elle, comme on prend une route ou comme on fait une promesse. Le chemin serait peut-être long, il prendrait ce qu’il faut de tensions et de torsions, mais elle avancerait pas à pas, un livre après l’autre, résolue, car personne n’irait porter sa langue à sa place, sur la page ou à voix haute, sa langue à elle.

Un peu plus de dix ans plus tard, où en est-elle de son parcours ? Derrière, un roman (la Semaine perpétuelle, 2021), une anthologie de ses poèmes (Vous êtes de moins en moins réels, 2022), une épopée versifiée (le Livre du large et du long, 2023), une tragédie à deux voix (Zéro, 2024), beaucoup de lectures, de résidences, de récompenses. Aucune pause, et le rythme semble-t-il s’accélère. Dans une sorte d’écho, on la retrouve à l’issue des Forc