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Pourquoi ça marche

Laurent Gaudé, du chœur à l’ouvrage

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Dans «Terrasses», le romancier et dramaturge revisite les attentats du 13 Novembre en glissant d’une intériorité à l’autre.
Paris, 13 novembre 2015, près du Carillon après l’attaque. (Edouard Caupeil /Libération)
publié le 4 mai 2024 à 10h30

Chacun ou presque a son histoire avec le 13 novembre 2015 (devenu depuis le 13 Novembre, comme il y a un 11 Septembre ou maintenant un 7 Octobre). Avec qui il était ce soir-là, ce qu’il a fait ou non, l’endroit où il s’est trouvé ou non. On a beau lire «récit» sur la couverture, Laurent Gaudé ne raconte pas la sienne, préférant (comme il l’a déjà fait au théâtre sur l’Europe) faire parler le groupe dans sa multitude. Si le livre figure depuis sa sortie dans les meilleures ventes, c’est que le prix Goncourt 2004 (pour le Soleil des Scorta, chez Actes Sud comme toute son œuvre) compte un cercle de fidèles, avec en plus un «sujet» porteur (ici matière poétique, pas documentaire), en appel au souvenir : «Tout s’agite. De plus en plus de téléviseurs s’allument dans les appartements. Chacun téléphone à ceux qu’il aime. Tu as vu ? Il paraît qu’il y a eu une attaque ? On regarde sur son portable, on essaie de comprendre.» On l’a vécu, on va le relire et bientôt le revoir au théâtre – le texte étant mis en scène par le Québécois Denis Marleau du 15 mai au 9 juin à la Colline (avec en plus, du même auteur, le Tigre bleu de l’Euphrate en plus petite jauge).

Qui est en «Terrasses» ?

Vous, toi, moi, lui,