Yusuke Kishi, 66 ans, est connu chez nous pour deux thrillers, la Leçon du mal (2010) et la Maison noire (1997), best-sellers au Japon, qui avaient révélé un auteur de polars froid et violent, comparé au Bret Easton Ellis de American Psycho. La publication l’an dernier du premier tome de la série Du nouveau monde (écrit en 2008) avait montré que, vrai écrivain de genre, l’homme avait aussi tâté de la SF. La reprise de ce premier volume par Pocket et la publication en parallèle du second permettent de mieux cerner l’ensemble.
Nous sommes en l’an 210, mais nul ne dit quand commence cette datation. Dans le futur probablement, vu la technologie qui nous est décrite, mais également dans une société où la magie est très présente. L’héroïne, Saki Watanabe, est une adolescente qui, avec un groupe d’amis, suit un parcours scolaire fait d’un rapport très fort à la nature et de l’acquisition d’un pouvoir télékinétique, le «Jyuryoku». Elle vit à Kamisu 66, agglomération de communes rurales dans un lieu protégé par le «cordon sacré», censé maintenir les démons à l’extérieur d’un cercle. Sur ce monde vit un bestiaire ébouriffant