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«Le Dernier rêve» égayé de Pedro Almodóvar

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Le cahier Livres de Libédossier
Le cinéaste voulait écrire un «mauvais roman» et il livre un recueil qu’on ne peut qualifier que d’almodóvarien.
Le caractère autobiographique du recueil dépasse celui de chaque texte pour manifester les facettes de moins en moins délirantes du cinéaste. (Nico Bustos/Flammarion)
publié le 30 août 2024 à 15h45

«J’ai toujours rêvé d’écrire un mauvais roman.» Ainsi s’ouvre «Un mauvais roman», le dernier texte du Dernier Rêve, «recueil de récits» de Pedro Almodóvar qui précise dès son introduction : «Je donne le nom de récit à tout, sans faire de distinction entre les genres.» Mais il vient d’écrire qu’«Un mauvais roman» est une des quatre œuvres du recueil à être «des captures de ma vie à l’instant où je la vivais, sans une once de distance». Et dans le texte lui-même, il revient sur son incipit. «Je n’ai pas toujours rêvé d’écrire un mauvais roman. Il m’a fallu longtemps et un certain nombre de films pour admettre qu’en tant que romancier je ne serai pas à la hauteur.» Longtemps il a voulu écrire un bon roman. A la sortie de son livre précédent, Patty Diphusa, la Vénus des lavabos (Points-Seuil), il déclarait dans Libération du 5 décembre 1991 : «Je ressens quelque chose de complètement kitsch envers les romans. Je me sens comme ces jeunes femmes qui ont du succès dans la chanson mais qui ne se sentent pas complètement artistes avant de faire quelque chose de plus dramatique, de plus profond.» Dans «Un mauvais roman» : «Un mauvais roman est, au bout du compte, un roman, et si je fais abstraction de sa qualité, ou simplement que j’arrê