Grandpa et Granny se sont lancés dans la fabrication de confiture. Pour donner de l’ampleur à leur nouveau commerce, ils ont acheté une voiture pour partir en tournée, de la côte à la frontière. Comme dans toutes les nouvelles de ce recueil, on est en Irlande du Nord. Dans les années 80, sur fond d’attentats, «les gens ont d’autres choses en tête» que des confitures. «Granny est de taille à relever le défi. “Tu me connais, dit-elle. Je serais capable de vendre de la neige aux Esquimaux. — Laisse tomber les Esquimaux, dit Grandpa. C’est fourguer de la marmelade aux gens d’Ulster qui nous sortira de ce bourbier.”» La Sierra couleur Gris Polaris de 1982 que Granny conduit a été vendue avec tous ses accessoires. Y compris le propriétaire d’origine, décédé, sinistre présence clopeuse sur la banquette arrière. Seule Ruth peut le voir. «Le fantôme de la banquette arrière» est sans doute le texte le plus purement fantastique du lot. Le spectre est peu causant, mais il y a un vrai happy end. Ce qui n’est pas si courant chez Jan Carson.
Nourrisson basculé dans l’eau
En peu de mots, l’écrivaine installe le lecteur dans un quotidien rural et villageois, des sphères familiales brossées au plus près, avec un brouillage du réel et un dénouement inattendu. «Je commence mes histoires par une métaphore, rarement par d