Un jeune homme cherche un refuge loin du tumulte d’une ville où il se sent trop à l’étroit dans sa chambre avec «ses traces d’humidité». Hanté par les voix des morts, il débarque à Toulon. Mais les fantômes de générations de putes ou de marins, l’empêchent de trouver cette paix intérieure dont il est en quête. Où aller ? Un train, un bus, puis un bateau, le déposent sur une île varoise, habitée par des personnes peu vêtues et de nouveaux mystères. Le voici au Levant, la plus à l’est des îles d’or, au large de Hyères, aujourd’hui partagée entre le domaine naturiste d’Héliopolis et de l’autre, sur la majeure partie des terres recouvertes d’un maquis d’arbousiers, une base militaire où l’on fait des essais de missiles (à la basse saison).
A peine a-t-il trouvé le repos dans une maison abandonnée à l’écart, que le narrateur en détresse (Simon Johannin) est réveillé par le spectre d’un adolescent, Louis, mort sur l’île il y a bien cent cinquante ans de cela. Nous voilà, nous lecteurs, projetés dans une autre vie, celle oubliée des enfants-mutins de la colonie pénitentiaire agricole du Levant, créée en 1861 par le comte Henri de Pourtalès, destinée aux jeunes détenus et autres mineurs acquittés jugés irresponsables mais non remis à leurs parents, avant son évacuation définitive en 1878.