Il était une fois Beyrouth. Une ville entre deux «montagnes imprenables» où, «depuis des siècles, toutes les minorités persécutées de la région sont venues se réfugier», Maronites et Druzes, Chiites et Arméniens, Coptes et Juifs, Chaldéens et Syriaques («18 communautés en tout»). Une ville qui a son génie que personne n’a rencontré mais qui «est comme un souffle qu’on sent sur sa nuque». Une capitale du Liban qui, «au milieu d’un monde arabe secoué par de multiples convulsions, […] est soudain devenu une insolente oasis de stabilité et de prospérité, un véritable miracle». C’était comme un conte de fées mais quiconque suit même vaguement l’actualité depuis plusieurs décennies sait qu’il n’a pas duré. C’est Rue de la Fortune de Dieu, le premier volume du triptyque le Génie de Beyrouth, une bande dessinée dont le scénario est dû à Sélim Nassib, né en 1946 à Beyrouth («dans une famille libanaise juive d’origine syrienne», indique l’éditeur), ancien journaliste à Libération et auteur du Tumulte (l’Olivier, 2022), et les dessins à Lena Merhej, née en 1977 à Hanovre d’un père libanais (et d’une mère allemande). L’album montre et raconte comment la guerre investit peu à peu le quotidien au départ très quotidien, avec un boulanger qui fait ce qu’il peut quand les conditions so
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«Le Génie de Beyrouth», ouvrez le Liban
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Extrait du «Génie de Beyrouth», tome I. ( Dargaud)
par Mathieu Lindon
publié le 14 février 2025 à 14h33
Enquête Libé
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