C’est une des récompenses à l’impact le plus fort en librairie, presque aussi prescriptrice que son grand frère, le «vrai» Goncourt. Le prix Goncourt des lycéens 2023 a été attribué ce jeudi 23 novembre à Neige Sinno pour son roman Triste tigre. L’ouvrage, déjà récompensé par le Femina, ressort d’une liste de sept titres dans laquelle figuraient notamment Veiller sur elle de Jean-Baptiste Andrea, lauréat du Goncourt 2023. Il s’agit du récit des viols subis par l’autrice pendant sept ans de la part d’un beau-père. «Car à moi aussi, au fond, ce qui me semble le plus intéressant est ce qui se passe dans la tête du bourreau. Les victimes, c’est facile, on peut tous se mettre à leur place», écrit l’autrice en incipit de son ouvrage.
Interview
Les sept finalistes ont été choisis «après plus de deux mois de lectures assidues des 16 romans en lice, issus de la première sélection de l’Académie Goncourt», selon le communiqué de presse qui précise que les lycéens délégués de chaque région ont délibéré à huis clos. Les délibérations régionales du Prix Goncourt des Lycéens, «créé et organisé par la Fnac et le ministère de l’Éducation nationale, sous le haut patronage de l’Académie Goncourt», selon les termes officiels, se sont déroulées lundi dans six villes de France : Lyon, Metz, Nîmes, Poitiers, Paris et Rennes. C’est dans cette dernière ville que le lauréat a été annoncé ce jeudi.
Reportage
En 2022, le Prix Goncourt des Lycéens avait été attribué à Sabyl Ghoussoub pour son roman Beyrouth-sur-Seine (éd. Stock). Dans son troisième roman, ce fils d’exilés libanais célèbre l’histoire de ses parents, installés à Paris depuis la guerre civile de 1975 mais qui semblent pourtant n’avoir jamais véritablement quitté le Liban. Et après s’être plongé dans les photos, les correspondances et les écrits de sa famille, il dresse le portrait de ses proches, exaltant la beauté d’une mère généreuse, et le talent d’un père poète et metteur en scène.