Menu
Libération
Roman

«Le Goût de la trahison» de Stéphanie Chaillou : amitié déliée

Article réservé aux abonnés
Un roman qui raconte deux hommes qui se rapprochent avant que l’un d’eux parte en vrille.
Stéphanie Chaillou. (JamesWeston/editions Libella)
publié le 22 mars 2024 à 15h19

Après tant de romans dédiés aux amitiés féminines, en voici un qui s’intéresse à une amitié masculine. Paul Delacroix, ingénieur en informatique, vient d’être recruté par la cimenterie de Saint-Nazaire où travaille Marc, ingénieur lui aussi. Marc, Marc Dumont, est marié à Hélène, professeure de lettres au lycée. Ils ont deux enfants, des jumeaux, une fille et un garçon, Camille et Benjamin, bientôt en âge d’entrer au collège. Il est difficile de déterminer sur quelle durée s’étend l’intrigue du livre de Stéphanie Chaillou, le Goût de la trahison, le temps que ça prend pour attirer un homme, puis le rejeter et, ce faisant, l’éjecter de tous ses repères. Quelques années ? Plus de deux ans, en tout cas.

Le week-end, les Dumont vont à Noirmoutier, où ils ont une maison, achetée naguère par le père de Marc. Dans les mêmes paysages, les rituels d’aujourd’hui se superposent à ceux d’hier. L’enfance de Marc est proche, avec ses épiphanies, ses élans de liberté. Il avait des amis mais se plaisait bien seul. Adulte, il est visiblement resté le garçon calme, sérieux, qu’il était, élevé par son père seul. Tel est l’homme qu’Hélène a épousé. Ils se sont rencontrés pendant leurs études. «Marc était mesuré mais déterminé. Parfois, Hélène devinait pourtant un être passionné.»

Témoin silencieux

Il se trouve que Paul Delacroix, qui revient de l’étranger, a lui aussi une maison sur l’île. Plus grande, beaucoup plus cossue que celle des Dumont. Paul, contrairement à Marc, est d’une famille nombreuse.