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Littérature

Le manuscrit perdu de Tierno Monénembo

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L’écrivain guinéen dont l’ordinateur a été volé à son domicile, un larcin commandité en toute vraisemblance par la junte de Conakry, lance un SOS.
Tierno Monénembo, Prix Renaudot 2008, à Paris en janvier 2022. (Louisa Ben/Libération)
publié le 16 mai 2025 à 16h09

«Bonjour mes chers compatriotes, je suis là, dans un état extrêmement dépressif, pour vous annoncer que j’ai perdu le manuscrit du roman sur lequel je travaille depuis trois ans.» Le 22 mai 2024, Tierno Monénembo articule posément ces mots face caméra dans un SOS posté sur les réseaux sociaux, en vue de retrouver «cet élément vital de [son] existence». Son ordinateur vient d’être dérobé à son domicile, dans la banlieue nord de Conakry. Sur le bureau de la vieille machine «dont le clavier était très bon» figurait le document «Enfance 4 (enregistré)», son 14e roman. Tout chaud, prêt à être livré à son éditeur, le Seuil, pour parution en janvier 2025.

Dans «Colère», sa chronique hebdomadaire dans le journal satirique le Lynx, Monénembo décrit dans la foulée «une mutilation dont on ne guérit pas». «Voler un manuscrit, c’est pire que tuer un homme, c’est tuer l’esprit», assène