Menu
Libération
Roman

«Le Monde de Pira» de Joel Agee : âge heureux au Mexique

Article réservé aux abonnés
Le cahier Livres de Libédossier
Avec une nostalgie vibrante, le roman revient sur une enfance parmi les réfugiés européens des années 30.
Un texte à la grâce particulière et immédiate. (Raphael Lorand /Plainpicture)
publié le 28 octobre 2023 à 4h35

Le roman s’ouvre sur l’image d’un petit garçon allongé dans l’ombre d’un patio, il observe le monde autour de lui. La narration est à la troisième personne, mais on est dans la tête du jeune Peter, dit Pira. Tout le récit sera fait du point de vue de cet enfant de 6 ans sur Martha, sa mère, une violoniste américaine, Bruno, son beau-père, un écrivain allemand et communiste, et sur tous les autres, à commencer par Zita, leur jeune domestique, et son novio Federico.

Les parents ont leur vie, leur art et leurs relations, un groupe d’amis qui comme Bruno, ont trouvé refuge au Mexique après avoir fui l’Europe dans les années 30. Mais tous deux sont très attentifs aux sentiments et aux idées de Pira et s’adressent à lui comme à un jeune être humain capable de presque tout comprendre, la pauvreté, le racisme, la religion, la mort et l’amitié. «Quand nous mentons à ceux que nous aimons, nous endommageons leur confiance et sans confiance, il n’y a pas d’amour», lui explique Bruno. Pira a un long échange avec sa mère sur le sens du mot «grâce», «c’est un peu comme la beauté, mais différent quand même». Et dans le cadre de la religion, c’est encore autre chose, «un peu comme la chance. Quand les gens qui sont religieux ont de la chance, ils croient que cela vient de Dieu». Ce texte a justement une grâce particulière et immédiate, on y entend de la poésie, de la fantaisie et une nostalgie vibrante.

«On aurait dit une reine»

Pira fait preuve d’une grande curiosité pour tout ce qui l’ento