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Littérature

«Le Peigne-sans-tête» de Fred Léal : toubibs or not toubibs

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Des fragments vrais et exemplairement déconcertants inspirés par le monde médical dans lequel travaille l’auteur.
Fred Léal raconte des aventures de toubibs, de week-ends de garde que lui ou ses confrères ont vécues avec oxygène, stéthoscope et défibrillateur dans la sacoche. (Ted Horowitz Photography/Getty Images)
publié le 7 juin 2025 à 14h32

Les éditions de l’Attente ont réuni en un volume les «peignes» de Fred Léal. Le jour il est médecin dans le médico-social et, cela a ici son importance, la nuit, il écrit quand il lui reste du temps et de l’énergie. Depuis Selva ! (2002), il a publié des livres originaux et inventifs qu’il serait difficile de rapporter à un genre. Alors qu’en majorité le roman se réfugie dans le récit classique cher à la marquise de Paul Valéry, Léal l’a carrément explosé avec comme dommages collatéraux les règles de l’éloquence, la vieille subordonnée, les paragraphes et les chapitres.

Ses textes ne sont faits que de courts blocs de prose, souvent des dialogues qui ont pour origine des conversations entre amis. Leurs paroles s’entrecoupent, se chevauchent et, se mêlant à la bande-son de la vie ordinaire, se déposent sur la page en un graphe éloquent. Zébré ou étoilé, l’espace typographique restitue l’image démembrée et sismique d’une prose à bâtons rompus souvent déconnante et bien arrosée. L’expr