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Lundi poésie

Le poète Cédric Le Penven se rend justesse

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«Un peu d’être», dernier recueil de l’auteur, est autant un art poétique qu’un portrait de l’artiste au travail.

L'auteur Cédric Le Penven explore dans son dernier ouvrage la création poétique. (DR)
ParGuillaume Lecaplain
Journaliste - Edition
Publié le 13/10/2025 à 9h49

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En mars 1985, Libération posait une même question à 400 auteurs : «Pourquoi écrivez-vous ?» Quarante ans plus tard, Cédric Le Penven semble s’approprier cette interrogation, remplissant un court recueil de ses propres réponses. C’est le principe d’Un peu d’être (très beau titre) : montrer à travers une langue poétique elle-même quand, comment, pourquoi et dans quels interstices de la vie quotidienne viennent se glisser les poèmes.

«Vient parce que vient. De moi, mais sans moi. Avec un peu de place à côté. Du dos de la main, pousser au sol cette eau noire qui empêche l’autre de s’asseoir. Le poème vient pour faire un peu de place aux autres à mes côtés. Pour que mes côtés sachent faire un peu de place aux autres. Pour que les autres me fassent un peu de place à leurs côtés.

Je me sais. Me sens. Traversé. Le poème vient, selon moi, pour moi, pour traverser. Les humains, les plaines et les crêtes, les cerveaux. C’est pareil.

Pour être un peu