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Roman

«Le poids d’un oiseau en vol» : l’art devant les juges

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Dans ce troisième livre traduit de Dana Grigorcea, l’autrice s’inspire librement du procès de Brancusi, durant les Années folles.
«L'Oiseau dans l'espace» de Constantin Brancusi, reproduit dans «Vanity Fair» en 1927. (Edward Steichen/Conde Nast via Getty Images)
par Maïa Sieurin
publié le 12 juillet 2025 à 7h29

Qu’est-ce que l’art ? Siècle après siècle, la question n’a cessé d’animer le débat des philosophes et des étudiants. Elle a aussi eu sa place dans une cour de justice new-yorkaise, le 21 octobre 1927. Le sculpteur moderniste d’origine roumaine, Constantin Brancusi, intente un procès contre les Etats-Unis. Un an auparavant, une vingtaine de ses œuvres sont envoyées dans la capitale américaine, accompagnées par Marcel Duchamp. A leur arrivée, la douane les saisit et s’interroge sur l’une d’elles, l’Envol de l’oiseau. «Je n’ai cherché pendant toute ma vie que l’essence du vol», disait le sculpteur à propos de la série dans laquelle elle s’inscrit. Mais pour les agents, il s’agit d’un «objet manufacturé», donc soumis à une taxe, à l’inverse d’une œuvre d’art. Cent ans plus tard, l’écrivaine et philosophe Dana Grigorcea, elle aussi d’origine roumaine, s’inspire librement de cette histoire r