Serge Doubrovsky (1928-2017) était écrivain, critique littéraire, professeur d’université à New York. Il est l’inventeur du terme «autofiction», qui fit couler beaucoup d’encre, fut l’objet de débats, de colloques, de controverses. Lui-même disait que l’autofiction, c’est comme l’autobiographie (à la Rousseau par exemple), mais racontée de façon «moderne». On nous livre aujourd’hui un inédit, le premier roman qu’il écrivit et qu’il renonça à publier. C’était en 1952, Doubrovsky avait 24 ans. Il était né d’un père juif russe, d’une mère juive alsacienne, Renée Weitzmann. Ses romans, autobiographiques donc, d’Un amour de soi au Livre brisé (prix Médicis 1989), ont tous trait à des femmes. Celui-ci n’échappe pas à la règle. L’ambiance y est «swing». Les filles sont des «mômes» prêtes à être «emballées» dans une «surboum». On roule en 4 CV. On traîne dans le Quartier (le Quartier latin). On entend des rumeurs de guerre d’Indochine. On lit l’Huma. On descend dans des caves «existentialistes» où notre jeune héros rencontre une blonde Américaine du Middle West, Marylin. Le lecteur a le sentiment d’être plongé dans un vieux roman de Sartre, un rien suranné mais pas sans charme, comme les Chemins de la liberté. Si l’on veut se faire une idée de ce que fut le début des années 19
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Le premier roman de Serge Doubrovsky lu par Henri Raczymow, écrivain
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La terrasse des Deux Magots, à Saint-Germain-des-Prés, dans les années 1950. ((c) Janine Niepce / Roger-Viollet/Roger-Viollet)
par Henri Raczymow
publié le 31 décembre 2023 à 2h09
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