Dans une fête, Eva rencontre Viktor, «insoutenablement attirant». Secrétaire dans une entreprise, elle habite chez ses parents à Železnik, un quartier de Belgrade, avec son fils de 2 ans Mario. Viktor n’a pas d’emploi, prétend écrire pour des journaux, et même un roman. «Il était très intelligent.» A leur première semaine de vacances ensemble, Eva l’emmène dans une maison familiale au bord du Danube. «La maison de grand-mère était mon autel, mon lieu saint où je me rendais exclusivement seule, en cachette, et je m’étais juré que je n’y emmènerais que l’homme qui serait spécial dans ma vie.» Viktor est enfin celui-là, un baume après la relation «toxique» avec Tomislav, le père de Mario, mou et indifférent. «Qu’est-ce que c’est cette route de merde ?» lui crache l’homme de sa vie alors qu’elle conduit. A l’auberge, il réclame une bière – ils s’étaient juré de ne pas boire –, en descend plusieurs, médit sur le serveur qu’elle connaît depuis l’enfance. Une histoire d’amour commence, immédiatement chaotique sur le mode je te blesse-je t’adule, dans un quotidien d’addiction – cigarettes et alcool – d’insultes gratuites rattrapées par des pardons et des cadeaux.
Prince charmant ou goujat vulgaire
Premier roman traduit en français de l’écrivaine serbe Milica Vučković, l’Issue fatale des blessures d’athlétisme raconte un engrenage fascinant. Le personnage d’Eva, une gentille fille, choyée par ses parents, indépendante et gaie, se confronte à un homme qui cache des blessures d’enfance