Je ne sais pas si c’est le hasard, mon intérêt pour le pouvoir judiciaire au Moyen-Age ou bien mon attachement à la ville d’Autun qui me voit grandir depuis mes 11 ans… Mais toujours est-il que je me suis retrouvée à lire le deuxième roman de Charles Daubas, le Procès des rats en mai dernier. Derrière ce titre aux sonorités et à l’imaginaire enfantin qui nous renvoie inconsciemment au Joueur de flûte de Hamelin, le sujet est bien plus grave.
Bienvenue à Autun en 1510, où un procès secoue cette commune de Saône-et-Loire. L’évêché attaque en justice les rats. Affaire courante pour l’époque : les autorités religieuses n’hésitaient pas à bannir ou à condamner à mort les bêtes au même titre que les hommes. Pointés du doigt par la population, ils seront cependant défendus par un jeune avocat, Barthélemy de Chasseneuz. S’opposant donc à une rhétorique religieuse, il ouvre sans le savoir la voie à une nouvelle interrogation : la condition animale. «Eh bien, pensez-vous qu’un rat qui vit et regarde le monde à notre hauteur peut lire ces écritures ?» Voire celle de l’homme : «Car il faudrait dans ce cas expliquer comment les rats pourraient se présenter ici pour leur défense sans avoir connaissance de la tenue de ce procès