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«Le rapport Meadows, 50 ans après» lu par Jean-Pierre Verjus, professeur honoraire des universités

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Le cahier Livres de Libédossier
Chaque semaine, une lectrice ou un lecteur chronique un coup de cœur. Aujourd’hui la réédition d’un texte culte sur les dangers pour la planète du dépassement des limites.
A Valence, en Espagne, le 5 novembre, après les inondations. (Emilio Morenatti/AP)
par Jean-Pierre Verjus, professeur honoraire des Universités, Inria et French Tech
publié le 15 décembre 2024 à 0h51

Avez-vous une idée de ce que sera (it) l’état de notre planète en 2100 : sa population, la nourriture disponible, sa pollution, ses ressources physiques et énergétiques (fossiles) encore disponibles, sa production industrielle… ? Comprenez-vous bien ce qu’est une croissance – voire une décroissance –exponentielle ? Même si elle n’est que de 1 % annuelle, via son effet cumulatif ? Que se passe-t-il après que nous ayons «dépassé les limites» ?

Il y a cinquante ans, grâce à une commande du Club de Rome, une équipe du MIT (Massachusetts Institute of Technology) a créé un modèle (en jargon d’informaticien, un système complexe) permettant de simuler l’évolution sur le temps long des ressources vivantes ou physiques de la planète, qu’elles soient naturelles ou créées, en fonction de l’usage qu’en font les humains.

Dennis Meadows et son équipe (dont Donella Meadows, et Jorgen Randers ses co-auteurs) produisent successivement Halte à la croissance (1972, traduit chez Fayard), Beyond the Limits («Au-delà des limites», 1992, non traduit), et enfin les Limites à la croissance (dans un monde fini), paru en 2004 et traduit seulement en 2012, qui restera comme le fameux «Rapport Meadows» et dont je vous invite à lire la troisième réédition (2022, chez Rue de l’échiquier «L’écopoche +»). La préface à cette édition, rédigée par Dennis Meadows lui-même (il a 80 ans en 2022) met en perspective ce qui était prédit dans les années 70 avec ce que son