Bien sûr, la littérature jeunesse permet de belles choses. Elle offre de splendides albums, elle aide à grandir, à rêver, à s’émanciper. Elle est source de poésie, de douceur, permet de se réfugier dans un doux cocon, hermétique aux tumultes du monde. Mais il est ici question d’un ogrours torché à l’hydromel qui se fait engueuler par sa femme, passablement agacée de vivre avec un ivrogne quand elle s’évertue à le mettre sur le sain chemin de la soupe de navets.
Les 7 ours nains, petits héros touffus et bourrus d’Emile Bravo nés en 2004, reviennent pour une cinquième aventure, après douze ans d’absence. La dernière fois, leurs destins croisaient ceux de Peau d’âne et Peau d’Ours (qu’on a tendance à confondre avec Barbe-Bleue, rapport à sa barbe bleue), et ils finissaient reconvertis en saltimbanques pour villageois. Mais que sont douze années d’absence dans l’univers de la BD ? Une paille, à en croire la façon dont démarre le nouvel opus, les 7 Ours nains contre le gros méchant loup : «Et puis un jour»… Comme si on s’était quitté la veille.
Conduire bourré
Retraités de leur carrière de divertisseurs publics, les sept ours nains regagnent leur forêt et entendent bien reconstruire leur maison, jadis soufflée par le loup – le cochon constructeur leur avait pourtant bien dit de la bâtir en brique, m’enfin. Mais au détour d’un arbre, ils tombent sur le Petit chaperon rouge en pleurs. Sa grand-mère a disparu. Aucun doute, selon elle : c’est le loup qui l’a avalée. C’est ce que font les