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Mardi SF

«Le Serpent du rêve» d’une pionnière de la SF féministe

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Science-Fiction dossier
Retrouvez chaque mardi une chronique, une interview ou un portrait lié à un texte de science-fiction qui fait l’actualité. Cette semaine, l’édition intégrale du «Serpent du rêve» de Vonda McIntyre.
Dans «le Serpent de rêve», une femme se sert de reptiles génétiquement modifiés pour soigner ses patients. (Victor Habbick Visions/Science Photo Library. Getty Images)
publié le 13 juin 2023 à 11h14

Sans elle la place des femmes dans la science-fiction ne serait sans doute pas la même. L’Américaine Vonda McIntyre est pourtant un peu oubliée aujourd’hui, alors que la renommée de deux de ses consœurs de la même génération, Octavia Butler et Ursula Le Guin, ne cesse de grandir. Pourquoi ? Sans doute une production plus commerciale (novélisation de films aussi oubliables que la Promise de Franc Roddam, écriture de plusieurs romans de franchise Star Trek ou Star Wars…) l’a-t-elle éloignée de l’enthousiasme qu’elle avait suscité dans les années 75, où elle décrocha pas moins de trois prix majeurs : Hugo, Nebula et Locus. A l’origine de cette moisson se trouvaient une nouvelle et deux romans. Ce sont eux, Loin de l’exil et le Serpent du rêve, que Mnémos a réuni en un seul volume, leur adjoignant une nouvelle inédite, «Cages».

Le Serpent du rêve, qui rafla donc à lui tout seul les trois prix majeurs du genre, exploit remarquable même si pas inédit, est le plus connu des deux. Version allongée d’une nouvelle («De source, sable et sève») qui en constitue le premier tiers, il nous plonge dans un monde d’après l’apocalypse nucléaire. Une femme, Serpent, se sert de reptiles génétiquement modifiés pour soigner ses patients. Quand l’un d’eux meurt, elle part à la recherche d’un nouvel animal. On n’en saura guère plus sur cet univers, à peine esquissé. Ce n’est pas le world building qui intéresse McIntyre, mais l’évocation d’un monde frag