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Le Libé des historien·nes

«Le Syndrome de l’Orangerie» : Grégoire Bouillier, nymphéas corps et à cri

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Entre recherches historiques et digressions, l’auteur met en scène un détective en quête du drame que les panneaux du chef-d’œuvre de Monet semblent dissimuler.
Détail des «Nymphéas» de Claude Monet. (Bridgeman Images)
par Sylvain Venayre, professeur à l’Université Grenoble-Alpes
publié le 9 octobre 2024 à 13h42

A l’occasion des «Rendez-vous de l’histoire», qui se tiennent à Blois du 9 au 13 octobre 2024, les journalistes de Libération invitent une trentaine d’historiens pour porter un autre regard sur l’actualité. Retrouvez ce numéro spécial en kiosque jeudi 10 octobre et tous les articles de cette édition dans ce dossier.

Tout commence par un vertige : l’angoisse ressentie par le narrateur lorsqu’il se rend au musée de l’Orangerie, à Paris, voir pour la première fois de sa vie les Nymphéas de Claude Monet : «Cela a été immédiat. Tout juste si je n’ai pas fait un malaise. Ce n’était pas du tout prévu.»

De fait, ce n’était pas du tout prévu : les Nymphéas de Monet, normalement, on connaît. D’ailleurs, quand on parle des nymphéas, on pense immédiatement à Claude Monet. Comme le dit encore le narrateur, «avant les tableaux de Claude Monet, j’ignorais complètement qu’il existait des fleurs qui s’appellent les nymphéas». (Moi aussi.)

Cette identification des Nymphéas à Claude Monet devrait nous prémunir contre tout vertige – sauf que là, non : face aux Grands Panneaux, le narrateur ressent une intense angoisse et, en bon enquêteur (vous ai-je dit que le narrateur était le détective Bmore, de la Bmore & Investigations, apparu dans Le cœur ne cède pas ?), il se propose d’en comprendre les causes. Il y avait un syndrome de Stendhal