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Parentalité

«Le Temps des pères» : la paternité revisitée par Sarah Blaffer Hrdy

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L’anthropologue affirme que l’évolution récente des hommes dans leurs rapports aux enfants n’est pas que culturelle mais s’appuie aussi sur des fondements biologiques.

L'analyse de Sarah Blaffer Hrdy s'inspire de récentes découvertes en neurosciences, en génétique, en endocrinologie et en biologie de l’évolution. (Flore-Aël Surun/Tendance Floue)
Publié le 15/10/2025 à 20h28

On croyait avoir presque fait le tour du thème «paternité» tant sont nombreux les livres sur le sujet parus depuis quelques décennies. On pourrait dater cette efflorescence de l’engouement pour les «nouveaux pères» des années 1980 en France. Il règne depuis une sorte de consensus selon lequel, ponctuellement, les hommes sont tout à fait capables de s’occuper de leurs enfants, même nourrissons ; les «congés paternité» l’ont largement démontré. Des pères qui, au fond, remplacent parfaitement les mères même si c’est en général sur un temps relativement bref (un an parfois).

La lecture de cette somme que l’autrice, célèbre anthropologue et primatologue américaine, a mis des années à maturer conforte ce consensus mais l’explique autrement, au point de le bouleverser totalement. Sarah Blaffer Hrdy avait au départ une idée très arrêtée sur le comportement des grands singes vis-à-vis de leurs bébés qu’ils tuaient en général. L’infanticide des singes mâles langurs en Inde était le sujet de son premier terrain en 1970. Quant à la vox populi, le consensus partagé implicitement par tout le monde, reposait sur les conclusions de l’anthropologue Margaret Mead exposée