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«Le Tricheur» et «la Corde raide» de Claude Simon : album de genèse

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Le cahier Livres de Libédossier
Minuit publie les deux premiers romans du prix Nobel, datant de 1945 et 1947. Sans les rejeter, l’écrivain mort en 2005 n’avait pas souhaité leur réédition ; l’éditeur franchit le pas, en les proposant «comme archive».
Claude Simon, à Paris, en 1936. (Philippe Halsman/ Magnum Photos)
publié le 9 mai 2025 à 16h52

Tout lecteur de Claude Simon n’aura pas manqué de rêver sur la liste «Du même auteur» placée en tête de chacun de ses livres, et commençant par «le Tricheur, roman, 1945, épuisé» et «la Corde raide, 1947, épuisé». Epuisés ? Comment ne pas avoir envie de les lire ? A présent, on peut. Minuit propose ces deux textes en un seul volume. Pourquoi n’était-ce pas possible jusqu’ici ? Parce que Claude Simon ne le souhaitait pas. Pourtant, sans faire en sorte que les textes de ses débuts soient réédités, il ne les rejetait pas. Ils participaient, disait-il, d’«une lente évolution par tâtonnements» qui aboutissait au Vent (1957), ce «nouveau départ dans son œuvre», comme l’écrit Alastair B. Duncan dans son introduction au premier des deux volumes Pléiade de Claude Simon, établi de son vivant. Il est mort en 2005.

Certains spécialistes de l’écrivain, comme Jean-Yves Laurichesse, étaient favorables à une réédition. D’autres, non. «Conformément au vœu de l’auteur», on ne trouve pas dans la Pléiade le Tricheur ni la Corde raide, publiés au Sagittaire en 1945 et 1947. N’y figurent pas non plus les deux romans suivants, parus en 1952 et 1954 chez Calmann-Lévy, Gulliver et le