Sans même parler de la mise à l’honneur du Québec au festival du livre de Paris (dans moins d’une semaine, du 12 au 14 avril, au Grand Palais éphémère), c’est d’abord le sentiment d’un petit souffle nouveau sur l’édition francophone qui nous a donné envie d’aller voir sur place. Depuis quelques années, sur les tables des librairies françaises, au rayon littérature, plusieurs maisons québécoises, toutes basées à Montréal, paraissent de plus en plus occuper le terrain, non plus seulement en ventes de droits (comme cela a longtemps été l’usage), mais sous leurs propres et jolis noms : Héliotrope, La Peuplade, Mémoire d’encrier, Le Quartanier. Au côté des sérieux monochromes, blanc, jaune, bleu, leurs couvertures plus bariolées, changeantes et pourtant reconnaissables, retiennent l’œil et séduisent. A l’intérieur, souvent de bonnes surprises, parfois de vraies révélations, des textes qu’on trouve bien de leur temps, soucieux de faire entendre des voix longtemps tues, des textes qui voyagent, littéraires, stimulants. Le temps de quelques jours, Libération a été à la rencontre de quelques éditrices et éditeurs, avant qu’eux-mêmes fassent le déplacement un mois plus tard.
Première étape : Héliotrope, maison toute nouvelle sur le marché français puisque son arrivée remonte à janvier avec le Fantôme de Suzu